vendredi 1 juin 2018

ARTEFACT une exposition signée Jocelyn Guilbault

Je peins en autodidacte depuis plus de 25 ans. C’est par hasard que j’ai commencé à employer la cire. Des crayons de cire pour être plus précis. Je les ai d’abord utilisés normalement, c’est-à-dire à froid. Puis, j’ai eu l’idée de les faire fondre et d’en faire un usage beaucoup plus proche de la peinture que du crayon.

© Jocelyn Guilbault

Qu’ils soient figuratifs ou abstraits, réinterprétations d’images ou inventés de toutes pièces, mes sujets ont tendance à être statiques; ils sont souvent décontextualisés, en plan frontal, et ils sont caractérisés par des compositions simples, des atmosphères calmes, qui sont mises en valeur par les aplats, les rides, les motifs, les mouvements de la cire. Je veux exploiter les reliefs, la capacité du médium à recevoir des marques et des hachurages participant directement à l’élaboration de mon travail.

© Jocelyn Guilbault



Par ailleurs, je m’intéresse à la forte densité des couleurs rendues par la cire. Si ce médium ne se prête pas à la transparence, sa composition chimique transfère au sujet peint une qualité de lumière particulière : interne, intime, intrinsèque. Cette caractéristique, qui devient un enjeu de créativité, m’incite à une analyse préalable et approfondie des couleurs. Mon objectif est alors, par une sorte d’édification des couleurs, de rendre le sujet dans toute sa complexe clarté, d’en accentuer la présence.
En fait, un sujet me captive et m’émeut par son potentiel de déploiement des capacités picturales de la cire : il fonctionnera s’il est adéquat pour la cire. C’est donc autant le médium qui sert le sujet que l’inverse.
L’idée, plus ou moins claire pour moi au début, était d’apprivoiser ce médium un peu saugrenu, de le dompter. Développer un langage pictural propre à la cire, apprendre à manier des outils ad hoc, mettre au point des techniques et des processus adéquats, tout ça est devenu ma tâche principale, ma quête, bref, ma démarche artistique.


Jocelyn Guilbault