Mises à l’ombre…
Je me suis inspirée des différentes conventions relatives
au statut de la femme dans les sociétés pour exposer les préjudices encore
existants à son égard au 21ième
siècle. Certaines évoluent dans un
milieu progressiste et libéral.
D’autres, assujetties à un régime politique et religieux, n’ont pas les
mêmes opportunités. J’invite le
spectateur à lever le voile sur la face cachée des femmes du monde dans lequel
nous vivons où qu’elles soient…
Ma démarche en tant que sculpteur met en évidence la
morphologie du corps féminin et les raisons invoquées de leur mise à
l’ombre. Telle une collection de
trophées accrochés au mur, ces figures sans membres évoquent à la fois, l’aspect d’objet convoité et l’intégrisme que
trop souvent on lui impose. C’est à
travers la flexibilité de l’argile que je tente de mettre en évidence
l’immobilité et l’inflexibilité des mentalités réfractaires au progrès
sociétaire d’égalité des sexes.
Fermement attachées à des traditions anciennes et misogynes, certaines
religions prohibent toute tentative d’affranchissement des femmes recourant
même à la violence la plus extrême.
Le contraste entre l’éclat de la glaçure de cuivre
manganèse et le ton noirci de l’oxyde de fer évoque ici le lien enjôleur
nécessairement présent entre la séduction et la manipulation. L’intégration de la corde met en évidence
l’enfermement et la vulnérabilité des femmes qui vivent dans la soumission et
l’abnégation. Les nœuds souvent utilisés
ici comme décoration, sous-entendent une situation de servitude insidieuse.
Selon moi, il est essentiel de poursuivre toutes les
luttes menées au cours de notre histoire qui ont contribué à améliorer le sort
des femmes dans le milieu du travail
comme dans la vie privée. Nous devons
continuer à combattre toutes les formes de discrimination et d’inégalité envers
les femmes et les hommes pour un avenir meilleur.
Francine Lemieux
Sculpteure
© Francine Lemieux
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© Francine Lemieux |
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