Je peins en autodidacte depuis plus de 25 ans.
C’est par hasard que j’ai commencé à employer la cire. Des crayons de cire pour
être plus précis. Je les ai d’abord utilisés normalement, c’est-à-dire à froid.
Puis, j’ai eu l’idée de les faire fondre et d’en faire un usage beaucoup plus
proche de la peinture que du crayon.
© Jocelyn Guilbault
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Qu’ils soient figuratifs ou abstraits,
réinterprétations d’images ou inventés de toutes pièces, mes sujets ont
tendance à être statiques; ils sont souvent décontextualisés, en plan frontal, et ils sont caractérisés par des
compositions simples, des atmosphères calmes, qui sont mises en valeur
par les aplats, les rides, les motifs, les mouvements de la cire. Je veux exploiter
les reliefs, la capacité du médium à recevoir des marques et des hachurages
participant directement à l’élaboration de mon travail.
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Par ailleurs, je m’intéresse à la forte densité
des couleurs rendues par la cire. Si ce médium ne se prête pas à la
transparence, sa composition chimique transfère au sujet peint une qualité de
lumière particulière : interne, intime, intrinsèque. Cette
caractéristique, qui devient un enjeu de créativité, m’incite à une analyse
préalable et approfondie des couleurs. Mon objectif est alors, par une sorte
d’édification des couleurs, de rendre le
sujet dans toute sa complexe clarté, d’en accentuer la présence.
En fait, un sujet me captive et m’émeut par son
potentiel de déploiement des capacités picturales de la cire : il fonctionnera s’il est
adéquat pour la cire. C’est donc autant le médium qui sert le sujet
que l’inverse.
L’idée, plus ou moins claire
pour moi au début, était d’apprivoiser ce médium un peu saugrenu, de le
dompter. Développer un langage pictural propre à la cire, apprendre à manier des outils ad hoc, mettre au point des
techniques et des processus adéquats, tout ça est devenu ma tâche principale,
ma quête, bref, ma démarche artistique.